mardi 8 novembre 2016

Les mariages du père Olifus - Alexandre Dumas (livre audio) | @ebookaudio

Les mariages du père Olifus - Alexandre Dumas (livre audio)Dumas part, en compagnie de son ami Biard et de son fils, pour la Hollande assister au couronnement du prince d'Orange. En route, il fait le tour des curiosités locales et va admirer une sirène naturalisée au musée de La Haye; le gardien lui conseille de se rentre à Monnikendam pour y rencontrer Olifus qui a épousé une femme marine. Olifus ne se fait pas prier et accepte de raconter ses aventures. Marin célibataire, il trouve une sirène au milieu des algues et la ramène à terre. La créature est baptisée et vêtue. Les villageois la nomment Marie Buchold (femme marine). Olifus, persuadé qu'elle est muette, se décide à l'épouser. Or pour son malheur, la Buchold sait parfaitement parler et est particulièrement jalouse. De plus, elle a le pouvoir maléfique de le suivre à distance et de connaître toutes ses infidélités. 

Extrait : L’écriture avait un caractère étranger, flottant, entre l’écriture anglaise et l’écriture allemande : celui qui l’avait tracée devait avoir l’habitude du commandement, une certaine fermeté de résolution dans l’esprit, le tout mitigé par des élans de coeur et des caprices de pensées qui parfois faisaient de lui un tout autre homme que l’homme apparent.

J’aime assez, quand je reçois une lettre d’une écriture inconnue, et que cette lettre me paraît venir de quelque personne considérable, j’aime assez à me faire d’avance et d’après les lignes insignifiantes tracées par cette personne sur la suscription, une idée de son rang, de ses habitudes, de son caractère.
Mes réflexions faites, j’ouvris la lettre et je lus ce qui suit :
La Haye, 22 février 1848
Monsieur,
Je ne sais si monsieur Eugène Vivier, le grand artiste qui est venu nous visiter dans le courant de l’hiver, et dont j’ai été assez heureux pour faire la connaissance, vous a dit que j’étais un de vos lecteurs les plus assidus, et je puis le dire, si nombreux qu’ils soient, car dire avoir lu Mademoiselle de Belle-Isle, Amaury, les Trois Mousquetaires, Vingt ans après, Bragelonne et Monte-Cristo,ce serait vous accorder un compliment par trop banal.
Il me tardait donc depuis longtemps de vous offrir un souvenir et de vous faire connaître en même temps un de nos plus grands artistes nationaux, monsieur Backulsen.
Permettez-moi donc, monsieur, de vous adresser, ci-joint, quatre dessins de cet artiste, lesquels représentent les scènes les plus saillantes de votre roman desTrois Mousquetaires.
Maintenant, je vous dis adieu, et vous prie de me croire,monsieur, votre affectionné.
Guillaume, Prince d’Orange.

J’avoue que cette lettre, datée du 22 février 1848, c’est-à-dire du jour où éclatait la révolution parisienne, reçue le lendemain ou le surlendemain d’un jour où on avait voulu me tuer sous prétexte que j’étais un ami des princes, me fit un sensible plaisir.
En effet, pour le poète, l’étranger c’est la postérité, l’étranger placé en dehors de nos petites haines littéraires, de nos petites jalousies artistiques ! L’étranger, comme l’avenir, juge l’homme sur ses oeuvres, et la couronne qui passe la frontière est tressée des mêmes fleurs que celles que l’on jette sur une tombe.




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