jeudi 10 novembre 2016

Le page du duc de Savoie III - Alexandre Dumas (livre audio) | @ebookaudio

Le page du duc de Savoie III - Alexandre Dumas (livre audio)Emmanuel Philibert, duc de Savoie sans territoires, est le commandant en chef des troupes de Charles Quint en Artois. Il est entouré de son fidèle écuyer Scianca-Fero d'une force redoutable et de son page Léone sensible et frêle auquel il semble tendrement attaché. Il faut dire que Léone est en fait une jeune fille, Léona, qui a dû changer d'identité pour survivre aux ennemis de son père. Le comte de Waldeck ayant commis des actes de pillage, Emmanuel Philibert se voit contraint de le tuer, s'attirant ainsi la haine de son fils.

Extrait : Le chagrin qu’avait éprouvé le duc de Savoie, en se voyant ainsi arrêté sur la rive droite de la Somme, avait été d’autant plus grand, qu’il ne lui avait point été difficile de soupçonner la cause de cette étrange décision, restée aussi inexplicable pour quelques historiens modernes que le fut, pour les historiens antiques, la fameuse halte d’Annibal à Capoue.

Au reste, de grands événements, au courant desquels nous sommes forcé de mettre le lecteur, s’étaient accomplis pendant cette année.
Le plus considérable, sans contredit, de ces événements avait été la reprise de Calais sur les Anglais par le duc François de Guise. Après cette fatale bataille de Crécy, qui avait mis la France presque aussi près de sa perte que celle de Saint-Quentin, Édouard III était venu attaquer Calais par mer et par terre : par mer avec une flotte de quatre-vingts voiles, et par terre avec une armée de trente mille hommes. Quoique défendue par une garnison peu nombreuse mais placée sous les ordres de Jean de Vienne, un des plus braves capitaines de son temps, Calais ne s’était rendue qu’après un an de siège et lorsque ses habitants avaient eu mangé jusqu’au dernier morceau de cuir qui se trouvait dans la ville.
Depuis ce temps, c’est-à-dire depuis deux cent dix ans, les Anglais, comme ils font aujourd’hui de Gibraltar, ne s’étaient préoccupés que d’une chose : c’était de rendre Calais imprenable, et ils croyaient y avoir si bien réussi, qu’ils avaient, vers la fin de l’autre siècle, fait graver au-dessus de la principale porte de la ville une inscription qui pouvait se traduire par les quatre vers suivants :
Calais, après trois cent quatre-vingts jours de siège,
Fut, sur Valois vaincu, prise par les Anglais.
Quand le plomb nagera sur l’eau comme le liège,
Les Valois reprendront sur les Anglais Calais !
Or, cette ville que les Anglais avaient mis trois cent quatre-vingts jours à prendre sur Philippe de Valois, et que les successeurs du vainqueur de Cassel et du vaincu de Crécy ne devaient reprendre que lorsque le plomb nagerait sur l’eau comme du liège, le duc de Guise l’avait – non pas même par un siège en règle, mais par une espèce de coup de main – emportée en huit jours.
Puis, après Calais, le duc de Guise avait repris Guines et Ham, tandis que le duc de Nevers reprenait Herbemont ; et, dans ces quatre places, Calais comprise, les Anglais et les Espagnols avaient laissé trois cents canons de fonte et deux cent quatre-vingt-dix canons de fer.
Peut-être nos lecteurs, quand nous parlons de tous ces vaillants qui combattaient de leur mieux pour réparer les échecs de l’année précédente, s’étonneront-ils de ne point entendre prononcer, nous ne dirons pas les noms du connétable et de Coligny, – on sait que tous deux étaient prisonniers, – mais celui de Dandelot, non moins illustre, non moi
ns français surtout.

Le nom de Dandelot était le seul en effet qui pût porter ombrage à celui du duc de Guise, en rivalisant de génie et de courage avec le sien.



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