mardi 8 novembre 2016

Le maître d'armes - Alexandre Dumas (livre audio) | @ebookaudio

Le maître d'armes - Alexandre Dumas (livre audio)Grisier, jeune maître d'armes français, part pour Saint-Pétersbourg en quête de gloire et de fortune. Après un voyage éprouvant, il se lie d'amitié avec Louise Dupuis, une modiste française expatriée, et son amant le comte Alexis Vaninkoff, jeune lieutenant dans les chevaliers gardes de l'empereur. A la mort de l'empereur Alexandre, des conspirateurs, avec lesquels le comte Alexis s'est laissé entraîner par désoeuvrement, profitent du trouble faisant suite à la renonciation à la couronne de Constantin au profit de Nicolas, son jeune frère, pour essayer d'instaurer une république. 

Extrait : Cette résolution une fois prise fut bientôt exécutée : j’étais garçon, je ne laissais rien derrière moi, pas même des dettes ; je n’eus donc à prendre que quelques lettres de recommandation et mon passeport, ce qui ne fut pas long, et huit jours après m’être décidé au départ, j’étais sur la route de Bruxelles.

J’avais choisi la voie de terre, d’abord parce que je comptais donner quelques assauts dans les villes où je passerais et défrayer ainsi le voyage par le voyage même ; ensuite parce que, enthousiaste de notre gloire, je désirais visiter quelques-uns de ces beaux champs de bataille, où je croyais que, comme au tombeau de Virgile, les lauriers devaient pousser tout seuls.
Je m’arrêtai deux jours dans la capitale de la Belgique ; le premier jour j’y donnai un assaut, et le second jour j’eus un duel. Comme je me tirai assez heureusement de l’un et de l’autre, on me fit, pour rester dans la ville, des propositions fort acceptables, que cependant je n’acceptai point : j’étais poussé en avant.
Néanmoins, je m’arrêtai un jour à Liège ; j’avais là, aux archives de la ville, un ancien écolier près duquel je ne voulais pas passer sans lui faire ma visite. Il demeurait rue Pierreuse : de la terrasse de sa maison, et en faisant connaissance avec le vin du Rhin, je pus donc voir la ville se dérouler sous mes pieds, depuis le village d’Herstal, où naquit Pépin, jusqu’au château de Ranioule, d’où Godefroy partit pour la Terre Sainte. Cet examen ne se fit pas sans que mon écolier me racontât, sur tous ces vieux bâtiments, cinq ou six légendes plus curieuses les unes que les autres ; une des plus tragiques est, sans contredit, celle qui a pour t
itre le Banquetde Varfusée,et pour sujet le meurtre du bourgmestre Sébastien Laruelle, dont une des rues de la ville porte encore aujourd’hui le nom.

J’avais dit à mon écolier, au moment de monter dans la diligence d’Aix-la-Chapelle, mon projet de descendre aux villes célèbres et de m’arrêter aux champs de bataille fameux, mais il avait ri de ma prétention et m’avait appris qu’en Prusse, on ne s’arrête pas où on veut, mais où veut le conducteur, et qu’une fois enfermé dans sa caisse, on est à son entière disposition. En effet, de Cologne à Dresde, où mon intention bien positive était de rester trois jours, on ne nous tira de notre cage qu’aux heures des repas, et juste le temps de nous laisser prendre la nourriture strictement nécessaire à notre existence. Au bout de trois jours de cette incarcération, contre laquelle au reste personne ne murmura tant elle est convenue dans les États de Sa Majesté Frédéric-Guillaume, nous arrivâmes à Dresde.



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