lundi 14 novembre 2016

Les Quarante-Cinq II - Alexandre Dumas (livre audio) | @ebookaudio

Les Quarante-Cinq II - Alexandre Dumas (livre audio)Y inclus, gratuitement, "Sultanetta, du même auteur, en format .epub et .mobi et audio .mp3.
Les Quarante-Cinq est le troisième volume de la trilogie sur les guerres de religion. Henri III a perdu ses favoris, tous tués en duel à la fin de La Dame de Monsoreau, tandis que le brave Bussy trouvait la mort dans une embuscade tendue par son maître, le duc d'Anjou. Ne lui reste que le moins aimé, D'Epernon, devenu duc et courtisan paresseux. Il se console donc en reportant son affection sur le duc Anne de Joyeuse et son frère Henri.

Extrait : Il rentrait donc chez lui, tout frissonnant de ce qu’il venait d’entendre, et se disant que si l’Ombre avait jugé à propos de le pousser à une dénonciation du complot de Vincennes, Robert Briquet ne lui pardonnerait jamais de n’avoir pas révélé le plan de manœuvre si naïvement développé par Lachapelle-Marteau-devant M. de Mayenne.

Au plus fort de ses réflexions, et au milieu de la rue de la Pierre-au-Réal, espèce de boyau large de quatre pieds, qui conduisait rue Neuve-Saint-Méry, Nicolas Poulain vit accourir, en sens opposé à celui dans lequel il marchait, une robe de Jacobin retroussée jusqu’aux genoux.
Il fallait se ranger, car deux chrétiens ne pouvaient passer de front dans cette rue.
Nicolas Poulain espérait que l’humilité monacale lui céderait le haut pavé, à lui homme d’épée ; mais il n’en fut rien : le moine courait comme un cerf au lancer ; il courait si fort qu’il eût renversé une muraille, et Nicolas Poulain, tout en maugréant, se rangea pour n’être point renversé.
Mais alors commença pour eux, dans cette gaine bordée de maisons, l’évolution agaçante qui a lieu entre deux hommes indécis qui voudraient passer tous deux, qui tiennent à ne pas s’embrasser, et qui se trouvent toujours ramenés dans les bras l’un de l’autre.
Poulain jura, le moine sacra, et l’homme de robe, moins patient que l’homme d’épée, le saisit par le milieu du corps pour le coller contre la muraille.
Dans ce conflit, et comme ils étaient sur le point de se gourmer, ils se reconnurent.
— Frère Borromée ! dit Poulain.
— Maître Nicolas Poulain ! s’écria le moine.
— Comment vous portez-vous ? reprit Poulain, avec cette admirable bonhomie et cette inaltérable mansuétude du bourgeois parisien.
— Très mal, répondit le moine, beaucoup plus difficile à calmer que le laïque, car vous m’avez mis en retard et j’étais fort pressé.
— Diable d’homme que vous êtes ! répliqua Poulain ; toujours belliqueux comme un Romain ! Mais où diable courez-vous à cette heure ave
c tant de hâte ? est-ce que le prieuré brûle ?
— Non pas ; mais j’étais allé chez madame la duchesse pour parler à Mayneville.
— Chez quelle duchesse ?
— Il n’y en a qu’une seule, ce me semble, chez laquelle on puisse parler à Mayneville, dit Borromée, qui d’abord avait cru pouvoir répondre catégoriquement au lieutenant de la prévôté, parce que ce lieutenant pouvait le faire suivre, mais qui cependant ne voulait pas être trop communicatif avec le curieux.
— Alors, reprit Nicolas Poulain, qu’alliez-vous faire chez madame de Montpensier ?
— Eh ! mon Dieu ! c’est tout simple, dit Borromée, cherchant une réponse spécieuse ; notre révérend prieur a été sollicité par madame la duchesse de devenir son directeur ; il avait accepté, mais un scrupule de conscience l’a pris, et il refuse. L’entrevue était fixée à demain : je dois donc, de la part de dom Modeste Gorenflot, dire à la duchesse qu’elle ne compte plus sur lui.
— Très bien ; mais vous n’avez pas l’air d’aller du côté de l’hôtel de Guise, mon très cher frère ; je dirai même plus, c’est que vous lui tournez parfaitement le dos.
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