Revenant d'Aboukir où la flotte britannique a vaincu Bonaparte, l'Amiral Nelson est reçu en triomphateur à la cour de Naples. Garat, ambassadeur de la République, fait irruption dans cette manifestation d'hostilité anti-française et promet la guerre au Royaume de Naples. Trop vite cependant : le soir même, Salvato Palmieri, agent envoyé de Rome par le général Championnet pour informer Garat de la situation des Français et l'inviter à gagner du temps, est attaqué par les sbires de la reine Marie-Caroline de Naples. Laissé pour mort, il est recueilli par Luisa San Felice, jeune Napolitaine épouse du chevalier San Felice, vieil homme de lumières et bibliothécaire à la cour.
Extrait :À peine les trois coups de canon étaient-ils tirés, que l’on vint annoncer aux commandants des châteaux et aux autres officiers supérieurs que le fort del Carmine était pris et que les canons, au lieu de continuer à être tournés vers le pont de la Madeleine, étaient retournés vers la strada Nuova et contre la place du Marché-Vieux, c’est-à-dire qu’ils menaçaient la ville au lieu de la défendre.
Il n’en fut pas moins décidé qu’au moment où l’on verrait Schipani et sa petite armée sortir de Portici, au risque de ce qui pourrait arriver, on marcherait, pour faire une diversion, sur le camp du cardinal Ruffo.
C’était du Château-Neuf que le signal de la descente de San Martino et de la sortie des châteaux devait être donné. Aussi, les officiers supérieurs au nombre desquels était Salvato, se tenaient-ils, la lunette en main, l’œil fixé sur Portici.
On vit partir du Granatello une espèce de tourbillon de poussière au milieu duquel brillaient des jets de flamme.
C’était Schipani marchant sur la Favorite et sur Portici.
On vit les patriotes s’engouffrer dans la longue rue que nous avons décrite ; puis on entendit gronder le canon ; puis un nuage de fumée monta par-dessus les maisons.
Pendant deux heures les détonations de l’artillerie se succédèrent, séparées par le seul intervalle nécessaire pour recharger les pièces ; et la fumée, toujours plus épaisse, continua de monter au ciel ; puis ce bruit s’éteignit, la fumée se dissipa peu à peu. On vit, sur les points où la route était découverte, un mouvement en sens inverse de celui que l’on avait vu il y avait trois heures.
C’était Schipani qui, avec ses trente ou quarante hommes, regagnait Castellammare.
Tout était fini.
Michele et Salvato s’obstinaient seuls à suivre, en parlant bas et en se le montrant l’un à l’autre, chaque fois qu’il reparaissait à la surface de l’eau, un point noir qui allait se rapprochant.
Quand ce point ne fut plus qu’à une demi-lieue, à peu près, il leur sembla voir, de temps en temps, sortir de l’eau une main qui leur faisait des signes.
Extrait :À peine les trois coups de canon étaient-ils tirés, que l’on vint annoncer aux commandants des châteaux et aux autres officiers supérieurs que le fort del Carmine était pris et que les canons, au lieu de continuer à être tournés vers le pont de la Madeleine, étaient retournés vers la strada Nuova et contre la place du Marché-Vieux, c’est-à-dire qu’ils menaçaient la ville au lieu de la défendre.
Il n’en fut pas moins décidé qu’au moment où l’on verrait Schipani et sa petite armée sortir de Portici, au risque de ce qui pourrait arriver, on marcherait, pour faire une diversion, sur le camp du cardinal Ruffo.
C’était du Château-Neuf que le signal de la descente de San Martino et de la sortie des châteaux devait être donné. Aussi, les officiers supérieurs au nombre desquels était Salvato, se tenaient-ils, la lunette en main, l’œil fixé sur Portici.
On vit partir du Granatello une espèce de tourbillon de poussière au milieu duquel brillaient des jets de flamme.
C’était Schipani marchant sur la Favorite et sur Portici.
On vit les patriotes s’engouffrer dans la longue rue que nous avons décrite ; puis on entendit gronder le canon ; puis un nuage de fumée monta par-dessus les maisons.
Pendant deux heures les détonations de l’artillerie se succédèrent, séparées par le seul intervalle nécessaire pour recharger les pièces ; et la fumée, toujours plus épaisse, continua de monter au ciel ; puis ce bruit s’éteignit, la fumée se dissipa peu à peu. On vit, sur les points où la route était découverte, un mouvement en sens inverse de celui que l’on avait vu il y avait trois heures.
C’était Schipani qui, avec ses trente ou quarante hommes, regagnait Castellammare.
Tout était fini.
Michele et Salvato s’obstinaient seuls à suivre, en parlant bas et en se le montrant l’un à l’autre, chaque fois qu’il reparaissait à la surface de l’eau, un point noir qui allait se rapprochant.
Quand ce point ne fut plus qu’à une demi-lieue, à peu près, il leur sembla voir, de temps en temps, sortir de l’eau une main qui leur faisait des signes.
Depuis longtemps, tous deux avaient, dans ce point noir, cru reconnaître la tête de Pagliuchella. En voyant les signes qu’il faisait, une même idée les frappa tous deux : c’est qu’il appelait au secours.
Ils descendirent précipitamment, s’emparèrent d’une barque qui servait à communiquer du Château-Neuf au château de l’Œuf, s’y jetèrent tous deux, saisirent chacun une rame, et, réunissant leurs efforts, doublèrent la lanterne.
La lanterne doublée, ils regardèrent autour d’eux et ne virent plus rien.
Mais, au bout d’un instant, à vingt-cinq ou trente pas d’eux seulement, la tête reparut. Cette fois, ils n’eurent plus de doute : c’était bien Pagliuchella.
La San Felice VI - Alexandre Dumas (livre audio) | @ebookaudio
Ils descendirent précipitamment, s’emparèrent d’une barque qui servait à communiquer du Château-Neuf au château de l’Œuf, s’y jetèrent tous deux, saisirent chacun une rame, et, réunissant leurs efforts, doublèrent la lanterne.
La lanterne doublée, ils regardèrent autour d’eux et ne virent plus rien.
Mais, au bout d’un instant, à vingt-cinq ou trente pas d’eux seulement, la tête reparut. Cette fois, ils n’eurent plus de doute : c’était bien Pagliuchella.

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