samedi 26 novembre 2016

Histoire de l'art - Tome II : L'Art antique - Élie Faure (livre audio) | @ebookaudio

Histoire de l'art - Tome II : L'Art antique - Élie Faure (livre audio)Y inclus, gratuitement, "Cyrano de Bergerac", d'Edmond Rostand .epub et .mobi.
Médecin érudit, Élie Faure compose en une vingtaine d'années (1909-1927) une monumentale Histoire de l'art, de la préhistoire au début du XXe siècle. Issu de conférences données à l'université populaire du 3e arrondissement de Paris, ce travail, sans cesse remanié, n'est pas l'oeuvre d'un universitaire mais celle d'un passionné guidé par ses émotions, qui souhaite partager son enthousiasme.

Extrait: C’est que les tribus de l’Iran, quand elles avaient quitté les hauts plateaux pour descendre le long des fleuves, vers l’horizon des grandes plaines, ne rencontraient pas partout le même sol, les mêmes arbres, les mêmes eaux, les mêmes ciels. Les unes s’étaient trouvées aux prises avec l’unité du désert, source des absolus métaphysiques. D’autres peuplaient des contrées d’étendue moyenne, de végétation clairsemée, de formes nettes qui les entraînaient vers l’observation objective et la volonté de faire fleurir dans l’esprit les forces équilibrées qui font l’univers harmonieux. Les Iraniens qui avaient suivi la vallée du Gange durent se laisser aller d’abord à l’ivresse des sens. Gardant encore en eux le silence et la fraîcheur des cimes, ils s’enfonçaient sans transition dans un monde écrasant d’ardeur et de fécondité.

Jamais, en aucun point du globe, l’homme ne s’était trouvé en présence d’une nature aussi généreuse et aussi féroce à la fois. La mort et la vie s’y imposent avec une telle violence qu’il était forcé de les subir comme elles se présentaient. Pour échapper aux saisons mortes, pour trouver les saisons vivantes, il lui suffisait de monter vers le nord ou de descendre vers le sud. La végétation nourricière, les racines, les fruits, les graines sortaient d’un sol qui ne s’épuise pas. Il tendait la main, et il ramassait de la vie. Dès qu’il entrait dans les bois pour recueillir l’eau des grands fleuves ou chercher les matériaux de sa maison, la mort surgissait irrésistible, entraînée par le flot avec le crocodile, tapie dans les taillis avec le tigre, grouillant avec le cobra sous les herbes, effondrant le rempart des arbres sous la marche de l’éléphant. A peine s’il distinguait, dans l’enchevêtrement nocturne des troncs, des rameaux, des feuilles, le mouvement de la vie animale des mouvements de la pourriture et de la floraison des herbes. Né des fermentations obscures où la vie et la mort fusionnent, le torrent de la sève universelle éclatait en fruits sains, en fleurs vénéneuses, sur le corps confus de la terre.
Les visages indistincts de sourire et de cruauté que la nature offrait à l’homme, faisaient tomber les armes de son esprit et de ses mains. La possibilité d’atteindre u
n idéal moral au travers des bois formidables et des tentations multipliées, lui paraissait aussi inaccessible que le front de l’Himalaya qui soulevait les plus hauts glaciers de la terre dans la lumière bleue du Nord. Acceptant la vie et la mort avec la même indifférence, il n’avait plus qu’à ouvrir sa sensualité à la pénétration de l’univers et à laisser monter peu à peu de ses instincts à son âme ce panthéisme grandiose et trouble qui est toute la science, toute la religion, toute la philosophie de l’Indien. Pourtant, lorsque Alexandre arriva sur les bords de l’Indus, une grande révolution sociale bouleversait la péninsule.
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