Y inclus, gratuitement, trois recueils de poèmes de Charles PéguySainte Geneviève patronne de Paris
La Tapisserie de Notre-Dame
La tapisserie de sainte Geneviève et de Jeanne d’Arc
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Frère aîné d’Alphonse Daudet, il se consacre tout d’abord au commerce selon le souhait de sa famille. Voulant devenir écrivain, il finit par aller à Paris et commence à contribuer à divers journaux parisiens et de province. Parallèlement, il entre comme secrétaire-rédacteur au Sénat. Il publie une trentaine de romans et collabore à de nombreux journaux, souvent sous pseudonyme.
Extrait : Il appartenait, il y a vingt ans, au banquier Jacques Savaron.
Cet hôtel se compose de deux grands corps de logis séparés par une vaste cour. Dans le premier, qui s’étend sur la rue, était installé le bureau du célèbre financier. Le second, situé entre la cour et un jardin rasé depuis, lui servait d’habitation. On ne saurait souhaiter une demeure plus somptueuse. Tout ce que les hommes ont inventé pour rendre l’existence confortable, luxueuse, pour aider aux aises du corps et flatter les yeux, se trouvait dans cette maison. Merveilles de l’industrie de l’ameublement, chefs-d’œuvre de l’art, tableaux, statues, bronzes, tapis, plantes rares, tout s’étalait comme à profusion ; il suffisait de mettre le pied sous ce toit favorisé par la fortune pour deviner que celui qui l’habitait n’avait plus rien à désirer des félicités matérielles et qu’il avait épuisé tous les plaisirs.
C’est dans une vaste pièce de l’hôtel Savaron que nous introduisons nos lecteurs. Il est cinq heures de l’après-midi. Le jour baisse rapidement, si rapidement qu’au moment où commence ce récit, un valet de pied vient d’apporter plusieurs lampes qu’il a déposées, l’une sur un vaste bureau couvert de papiers, l’autre sur un guéridon, la troisième sur un fût de colonne. Ces lampes, par la manière dont elles sont placées, distribuent habilement leur clarté. Tout est dans l’ombre, et cependant tout se voit. C’est que cette ombre est un demi-jour. Elle permet d’admirer une merveilleuse et artistique garniture de cheminée ; de compter les fleurs grises du tapis blanc qui s’étend sur le parquet ; d’embrasser d’un regard les meubles anciens qui garnissent cette pièce ; de comprendre enfin que l’on est chez un des heureux de la terre, dans une de ces demeures au seuil desquelles la misère s’arrête et où les peines de la vie semblent avoir moins d’âpreté qu’ailleurs.
Un homme marchait seul dans cette salle. C’était Jacques Savaron.
La banque Savaron et fils faisait partie de ce petit groupe d’établissements financiers dont la renommée, au double point de vue de la puissance et de la probité, s’étend dans le monde entier. Sa fondation remontait aux premières années de ce siècle. Jacques Savaron l’avait reçue des mains de son père, s’était appliqué et était parvenu à en développer la prospérité. Il espérait la léguer à son fils unique Karl, élevé surtout en vue de la lucrative et brillante carrière à laquelle on le destinait.
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