jeudi 20 octobre 2016

L'Ami Commun - Tome II - Charles Dickens (livre audio) | @ebookaudio

L'Ami Commun - Tome II - Charles Dickens (livre audio)Le corps d'un homme est retrouvé dans la Tamise. Après identification, il s'agit de John Harmon, de retour à Londres pour recevoir son héritage. Le père de John avait ajouté une clause particulière à son testament: Il ne pourrait recevoir l'héritage qu'à la condition d'épouser la jolie Bella Wilfer, dont il ignorait tout. Dans la cas contraire, la fortune du vieil Harmon irait à son ancien bras droit, Nicodème Boffin. Ce roman, dans lequel on sent l'influence de Wilkie Collins, est le dernier terminé par Charles Dickens.

Extrait: Le secrétaire repassa dans son esprit tout ce qu’il s’était dit la veille. Ainsi qu’il arrive à bien des gens, il en était venu là sans s’apercevoir des forces accumulées de tous les incidents qu’avaient fait naître les circonstances. Lorsque dominé par la crainte qu’il devait au souvenir de ses premières années, lorsque effrayé du mal dont la fortune de son père avait toujours été la cause ou le prétexte, il avait conçu l’idée de sa première supercherie, ses intentions étaient pures. Le fait en lui-même paraissait innocent : cela durerait à peine quelques jours, peut-être quelques heures. La seule personne qui s’y trouvât mêlée était la jeune fille que lui imposait un caprice ; il n’avait à l’égard de miss Wilfer que les projets les plus honnêtes. S’il avait vu, par exemple, qu’elle en aimait un autre, que la pensée de ce mariage la rendait malheureuse, il se serait dit : n’employons pas cette fortune maudite à créer de nouvelles misères, et laissons-la aux seuls amis que nous ayons eus, ma sœur et moi, quand nous étions enfants.

Lorsque plus tard, par suite du piége où il était tombé, il vit sa mort affichée sur tous les murs, il accepta vaguement le concours que les circonstances apportaient à ses projets, sans voir qu’il consacrait ainsi le passage de sa fortune entre les mains de mister B
offin. Quand il eut retrouvé ses anciens amis plus fidèles, plus dévoués que jamais ; quand, du poste de confiance qu’il occupait auprès d’eux, il put apprécier leur âme généreuse et ne leur découvrit pas de défauts, il se demanda s’il devait les dépouiller d’un argent dont ils faisaient si bon usage, et ne vit aucune raison de leur infliger cette épreuve.

Il avait entendu dire à miss Wilfer elle-même, le soir où il était venu arrêter son logement, que ce mariage n’aurait été pour elle qu’une affaire d’intérêt. Après un an de relations quotidiennes, il avait essayé de lui ouvrir son cœur ; et non-seulement elle avait rejeté ses avances, mais elle s’en était offensée.
Lui convenait-il d’avoir assez peu de fierté pour acheter celle qu’il aimait, ou d’être assez lâche pour la punir de ce qu’elle ne l’aimait pas ? Et cependant s’il se faisait connaître il ne pouvait recouvrer son héritage qu’en ayant cette honte, ou y renoncer qu’en commettant cette bassesse.




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