samedi 29 octobre 2016

La comtesse de Charny II - Alexandre Dumas (livre audio) | @ebookaudio

La comtesse de Charny II - Alexandre Dumas (livre audio)Les «Mémoires d'un médecin» est une suite romanesque qui a pour cadre la Révolution Française et qui comprend «Joseph Balsamo», «le Collier de la reine», «Ange Pitou» et la «Comtesse de Charny». Suite à la révolte du peuple du 6 octobre 1789, la famille royale est ramenée de force de Versailles à Paris et installée aux Tuileries. La reine Marie-Antoinette est de plus en plus injuste envers Andrée (la comtesse de Charny) parce qu'elle se rend compte que le mariage arrangé du comte (qu'elle aime passionnément) et de la comtesse de Charny peut devenir un mariage d'amour. Quittant alors le service de la reine, Andrée découvre enfin la joie de connaître son fils Sébastien, fruit de son viol par Gilbert lequel avait enlevé cet enfant à sa naissance. 

Extrait : Cette lenteur, il ne fallait l’attribuer ni à la lassitude du cavalier, ni à la fatigue du cheval : l’un et l’autre avaient fait une faible course ; c’était chose facile à voir, car l’écume qui s’échappait de la bouche de l’animal venait de ce qu’il avait été, non poussé outre mesure, mais retenu avec obstination. Quant au cavalier qui était – cela se voyait au premier coup d’œil – un gentilhomme, tout son costume, exempt de souillures, attestait la précaution prise par lui pour sauvegarder ses vêtements de la boue qui couvrait le chemin.

Ce qui retardait le cavalier, c’était la pensée profonde dans laquelle il était visiblement absorbé, puis encore peut-être le besoin de n’arriver qu’à une certaine heure, laquelle n’était pas encore sonnée.
C’était un homme de quarante ans à peu près, dont la puissante laideur ne manquait pas d’un grand caractère : une tête trop grosse, des joues bouffies, un visage labouré de petite vérole, un teint facile à l’animation, des yeux prompts à lancer l’éclair, une bouche habituée à mâcher et à cracher le sarcasme ; tel était l’aspect de cet homme, que l’on sentait au premier abord, destiné à occuper une grande place et à faire un grand bruit.
Seulement, toute cette physionomie semblait couverte d’un voile jeté sur elle par une de ces maladies organiques contre lesquelles se débattent en vain les plus vigoureux tempéraments : un teint obscur et gris, des yeux fatigués, rouges, des joues affaissées, un commencement de pesanteur et d’obésité malsaine ; ainsi apparaissait l’homme que nous venons de mettre sous les yeux du lecteur.
Arrivé au haut de l’avenue, il franchit sans hésitation la porte donnant dans la cour du palais, sondant des yeux les profondeurs de cette cour.
À droite, entre deux bâtiments formant une espèce d’impasse, un autre homme attendait.
Il fit signe au cavalier de venir.
Une porte était ouverte ; l’homme qui attendait s’engagea sous cette porte ; le cavalier le suivit, et, toujours le suivant, se trouva dans un
e seconde cour.

Là, l’homme s’arrêta – il était vêtu d’un habit, d’une culotte et d’un gilet noirs – puis, regardant autour de lui, et voyant que cette cour était bien déserte, il s’approcha du cavalier le chapeau à la main.
Le cavalier vint en quelque sorte au-devant de lui, car, s’inclinant sur le cou de son cheval :
— M. Weber ? dit-il à demi-voix.
— M. le comte de Mirabeau ? répondit celui-ci.
— Lui-même, fit le cavalier.
Et, plus légèrement qu’on n’eût pu le supposer, il mit pied à terre.
— Entrez, dit vivement Weber, et veuillez bien attendre un instant que j’aie mis moi-même le cheval à l’écurie.
En même temps, il ouvrit la porte d’un salon dont les fenêtres et une seconde porte donnaient sur le parc




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