Le retour d'Allan vaut à Robin de s'occuper d'empêcher l'union de Christabel avec un vieux mais riche ami de son père et de sauver de la pendaison Will, un de ses amis ayant quitté brutalement l'armée. Après les mariages de Christabel et Allan, de Robin et Marianne, et de Will et Maude, Robin et ses joyeux compagnons continuent de plus belle à dépouiller les riches Normands et le clergé de leurs richesses afin de soulager la misère des pauvres, augmentant encore le ressentiment du sheriff qui mourra sans avoir eu la joie de capturer Robin ni par la force ni par la ruse.
Extrait : Tout à coup, une voix forte et dont les intonations capricieuses témoignaient d’une grande ignorance des règles musicales, se mit à répéter l’amoureuse ballade chantée par Robin Hood.
— Par Notre Dame ! murmura le jeune homme, en prêtant une oreille attentive au chant de l’inconnu, voilà un fait qui me paraît étrange. Les paroles que je viens d’entendre chanter sont de ma composition, datent de mon enfance, et je ne les ai apprises à personne.
Tout en faisant cette réflexion, Robin se glissait derrière le tronc d’un arbre, afin d’y attendre le passage du voyageur.
Celui-ci se montra bientôt. Arrivé en face du chêne au pied duquel Robin s’était assis, il plongea ses regards dans la profondeur des bois.
— Ah ! ah ! dit l’inconnu en apercevant à travers le fourré un magnifique troupeau de daims, voici d’anciennes connaissances ; voyons un peu si j’ai encore l’œil juste et la main prompte. Par saint Paul ! je vais me donner le plaisir d’envoyer une flèche au vigoureux gaillard qui chemine si lentement.
Cela dit, l’étranger prit une flèche dans son carquois, l’ajusta à son arc, visa le daim et le frappa de mort.
— Bravo ! cria une voix rieuse ; ce coup est d’une adresse remarquable.
L’étranger, saisi de surprise, s’était brusquement retourné.
— Vous trouvez, messire ? dit-il en examinant Robin de la tête aux pieds.
— Oui, vous êtes fort adroit.
— Vraiment, ajouta l’inconnu d’un ton dédaigneux.
— Sans doute, et surtout pour un homme qui n’est pas habitué à tirer le daim.
— Comment savez-vous que je manque d’habitude dans ce genre d’exercice ?
— Par la manière dont vous tenez votre arc. Je parie tout ce que vous voudrez, sir étranger, que vous êtes plus habile à renverser un homme sur le champ de bataille qu’à étendre un daim dans le fourré.
— Très bien répondu, s’écria l’étranger en riant. Est-il permis de demander son nom à un homme qui a le regard assez pénétrant pour juger sur un simple coup la différence qui existe entre la manière de faire d’un soldat et celle d’un forestier ?
— Mon nom est de peu d’importance dans la question qui nous occupe, sir étranger ; mais je puis vous dire mes qualités. Je suis un des premiers gardes de cette forêt, et je n’ai pas l’intention de laisser mes daims exposés sans défense aux attaques de ceux qui, pour essayer leur adresse, s’avisent de les tirer.
— Je me soucie fort peu de vos intentions, mon joli garde ; repartit l’inconnu d’un ton délibéré, et je vous mets au défi de m’empêcher d’envoyer mes flèches où bon me semblera ; je tuerai des daims, je tuerai des faons, je tuerai tout ce que je voudrai.
— Cela vous sera facile si je ne m’y oppose, parce que vous êtes un excellent archer, répondit Robin. Aussi vais-je vous faire une proposition. Écoutez-moi : je suis le chef d’une troupe d’hommes résolus, intelligents et fort habiles dans tous les exercices qu’embrasse leur métier. Vous me paraissez un brave garçon ; si votre cœur est honnête, si vous avez l’esprit tranquille et conciliant, je serai heureux de vous enrôler dans ma bande. Une fois engagé avec nous, il vous sera permis de chasser ; mais si vous refusez de faire partie de notre association, je vous invite à sortir de la forêt.
Extrait : Tout à coup, une voix forte et dont les intonations capricieuses témoignaient d’une grande ignorance des règles musicales, se mit à répéter l’amoureuse ballade chantée par Robin Hood.
— Par Notre Dame ! murmura le jeune homme, en prêtant une oreille attentive au chant de l’inconnu, voilà un fait qui me paraît étrange. Les paroles que je viens d’entendre chanter sont de ma composition, datent de mon enfance, et je ne les ai apprises à personne.
Tout en faisant cette réflexion, Robin se glissait derrière le tronc d’un arbre, afin d’y attendre le passage du voyageur.
Celui-ci se montra bientôt. Arrivé en face du chêne au pied duquel Robin s’était assis, il plongea ses regards dans la profondeur des bois.
— Ah ! ah ! dit l’inconnu en apercevant à travers le fourré un magnifique troupeau de daims, voici d’anciennes connaissances ; voyons un peu si j’ai encore l’œil juste et la main prompte. Par saint Paul ! je vais me donner le plaisir d’envoyer une flèche au vigoureux gaillard qui chemine si lentement.
Cela dit, l’étranger prit une flèche dans son carquois, l’ajusta à son arc, visa le daim et le frappa de mort.
— Bravo ! cria une voix rieuse ; ce coup est d’une adresse remarquable.
L’étranger, saisi de surprise, s’était brusquement retourné.
— Vous trouvez, messire ? dit-il en examinant Robin de la tête aux pieds.
— Oui, vous êtes fort adroit.
— Vraiment, ajouta l’inconnu d’un ton dédaigneux.
— Sans doute, et surtout pour un homme qui n’est pas habitué à tirer le daim.
— Comment savez-vous que je manque d’habitude dans ce genre d’exercice ?
— Par la manière dont vous tenez votre arc. Je parie tout ce que vous voudrez, sir étranger, que vous êtes plus habile à renverser un homme sur le champ de bataille qu’à étendre un daim dans le fourré.
— Très bien répondu, s’écria l’étranger en riant. Est-il permis de demander son nom à un homme qui a le regard assez pénétrant pour juger sur un simple coup la différence qui existe entre la manière de faire d’un soldat et celle d’un forestier ?
— Mon nom est de peu d’importance dans la question qui nous occupe, sir étranger ; mais je puis vous dire mes qualités. Je suis un des premiers gardes de cette forêt, et je n’ai pas l’intention de laisser mes daims exposés sans défense aux attaques de ceux qui, pour essayer leur adresse, s’avisent de les tirer.
— Je me soucie fort peu de vos intentions, mon joli garde ; repartit l’inconnu d’un ton délibéré, et je vous mets au défi de m’empêcher d’envoyer mes flèches où bon me semblera ; je tuerai des daims, je tuerai des faons, je tuerai tout ce que je voudrai.
— Cela vous sera facile si je ne m’y oppose, parce que vous êtes un excellent archer, répondit Robin. Aussi vais-je vous faire une proposition. Écoutez-moi : je suis le chef d’une troupe d’hommes résolus, intelligents et fort habiles dans tous les exercices qu’embrasse leur métier. Vous me paraissez un brave garçon ; si votre cœur est honnête, si vous avez l’esprit tranquille et conciliant, je serai heureux de vous enrôler dans ma bande. Une fois engagé avec nous, il vous sera permis de chasser ; mais si vous refusez de faire partie de notre association, je vous invite à sortir de la forêt.
— En vérité, monsieur le garde, vous parlez d’un ton tout à fait superbe. Eh bien ! écoutez-moi à votre tour. Si vous ne vous hâtez pas de me tourner les talons, je vous donnerai un conseil qui, sans grandes phrases, vous apprendra à mesurer vos paroles ; ce conseil, bel oiseau, est une volée de coups de bâton très lestement appliquée.
Robin Hood le proscrit - Alexandre Dumas (livre audio) | @ebookaudio

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