-Histoire d'un mort racontée par lui-même : Trois amis sont dans un atelier la nuit et l'un des trois, qui est médecin, raconte une histoire qu'il jure lui être arrivée. Un beau soir, il est appelé au chevet d'une femme magnifique qui souffre en fait d'un chagrin d'amour. Il en tombe éperdument amoureux mais meurt brutalement.
-Un dîner chez Rossini : Alors qu'Alexandre Dumas dîne chez le célèbre compositeur, à Bologne, un convive lui raconte une étrange histoire de revenants, arrivée à l'un de ses ancêtres. Deux jeunes gens, Beppo de Scamoza et Gaetano Ramonoli, étudiants résidant à Bologne, qui semblent opposés en tous points (et de physique et de situation), sont unis par une indéfectible amitié. Alors qu'un soir ils rentrent d'un duel et sont donc sous le coup d'une forte émotion, ils se jurent une amitié éternelle, par delà la mort.
-Le lièvre de mon grand-père : Alors que des amis de Dumas logent dans une auberge, leur hôte leur raconte cette histoire, qui est celle de son grand-père. Ce dernier, qui se nomme Jérôme Palan, est apothicaire à Theux. Bon vivant, il est aimé de tous et n'a qu'un seul ennemi, Thomas Pichet, garde-chasse, qui lui reproche d'avoir épousé la femme qu'il convoitait. Palan a deux passions: la science qui l'a rendu impie, et la chasse qui prend le pas sur son travail et l'enhardit au point d'aller taquiner le gibier sur les terres privées.
Extrait: Je ne sais si, après moi, il restera quelque chose de moi ; mais, en tout cas et à tout hasard, j’ai pris cette pieuse habitude, tout en oubliant mes ennemis, de mêler le nom de mes amis, non seulement à ma vie intime, mais encore à ma vie littéraire. De cette façon, au fur et à mesure que j’avance vers l’avenir, j’entraîne avec moi tout ce qui a eu part à mon passé, tout ce qui se mêle à mon présent, comme ferait un fleuve qui ne se contenterait pas de réfléchir les fleurs, les bois, les maisons de ses rives, mais encore qui forcerait de le suivre jusqu’à l’océan l’image de ces maisons, de ces bois et de ces fleur.
Aussi, ne suis-je jamais seul tant qu’un livre de moi reste près de moi. J’ouvre ce livre. Chaque page me rappelle un jour écoulé, et ce jour renaît à l’instant de son aube à son crépuscule, tout vivant des mêmes émotions qui l’ont rempli, tout peuplé des mêmes personnages qui l’ont traversé. Où étais-je ce jour-là ? Dans quel lieu du monde allais-je chercher une distraction, demander un souvenir, cueillir une espérance, bouton qui se fane souvent avant d’être éclos, fleur qui s’effeuille souvent avant d’être ouverte ? Visitais-je l’Allemagne, l’Italie, l’Afrique, l’Angleterre ou la Grèce ? Remontais-je le Rhin, priais-je au Colisée, chassais-je dans la Sierra, campais-je au désert, rêvais-je à Westminster, gravais-je mon nom sur le tombeau d’Archimède ou sur le rocher des Thermopyles ? Quelle main a touché la mienne ? Est-ce celle d’un roi assis sur son trône ? Est-ce celle d’un pâtre gardant son troupeau ? Quel prince m’a appelé son ami ? Quel mendiant m’a appelé son frère ? Avec qui ai-je partagé ma bourse le matin ? Qui a rompu son pain avec moi le soir ? Quelles sont depuis vingt ans les heures heureuses notées à la craie, les heures sombres marquées au charbon ?
-Un dîner chez Rossini : Alors qu'Alexandre Dumas dîne chez le célèbre compositeur, à Bologne, un convive lui raconte une étrange histoire de revenants, arrivée à l'un de ses ancêtres. Deux jeunes gens, Beppo de Scamoza et Gaetano Ramonoli, étudiants résidant à Bologne, qui semblent opposés en tous points (et de physique et de situation), sont unis par une indéfectible amitié. Alors qu'un soir ils rentrent d'un duel et sont donc sous le coup d'une forte émotion, ils se jurent une amitié éternelle, par delà la mort.
-Le lièvre de mon grand-père : Alors que des amis de Dumas logent dans une auberge, leur hôte leur raconte cette histoire, qui est celle de son grand-père. Ce dernier, qui se nomme Jérôme Palan, est apothicaire à Theux. Bon vivant, il est aimé de tous et n'a qu'un seul ennemi, Thomas Pichet, garde-chasse, qui lui reproche d'avoir épousé la femme qu'il convoitait. Palan a deux passions: la science qui l'a rendu impie, et la chasse qui prend le pas sur son travail et l'enhardit au point d'aller taquiner le gibier sur les terres privées.
Extrait: Je ne sais si, après moi, il restera quelque chose de moi ; mais, en tout cas et à tout hasard, j’ai pris cette pieuse habitude, tout en oubliant mes ennemis, de mêler le nom de mes amis, non seulement à ma vie intime, mais encore à ma vie littéraire. De cette façon, au fur et à mesure que j’avance vers l’avenir, j’entraîne avec moi tout ce qui a eu part à mon passé, tout ce qui se mêle à mon présent, comme ferait un fleuve qui ne se contenterait pas de réfléchir les fleurs, les bois, les maisons de ses rives, mais encore qui forcerait de le suivre jusqu’à l’océan l’image de ces maisons, de ces bois et de ces fleur.
Aussi, ne suis-je jamais seul tant qu’un livre de moi reste près de moi. J’ouvre ce livre. Chaque page me rappelle un jour écoulé, et ce jour renaît à l’instant de son aube à son crépuscule, tout vivant des mêmes émotions qui l’ont rempli, tout peuplé des mêmes personnages qui l’ont traversé. Où étais-je ce jour-là ? Dans quel lieu du monde allais-je chercher une distraction, demander un souvenir, cueillir une espérance, bouton qui se fane souvent avant d’être éclos, fleur qui s’effeuille souvent avant d’être ouverte ? Visitais-je l’Allemagne, l’Italie, l’Afrique, l’Angleterre ou la Grèce ? Remontais-je le Rhin, priais-je au Colisée, chassais-je dans la Sierra, campais-je au désert, rêvais-je à Westminster, gravais-je mon nom sur le tombeau d’Archimède ou sur le rocher des Thermopyles ? Quelle main a touché la mienne ? Est-ce celle d’un roi assis sur son trône ? Est-ce celle d’un pâtre gardant son troupeau ? Quel prince m’a appelé son ami ? Quel mendiant m’a appelé son frère ? Avec qui ai-je partagé ma bourse le matin ? Qui a rompu son pain avec moi le soir ? Quelles sont depuis vingt ans les heures heureuses notées à la craie, les heures sombres marquées au charbon ?
Hélas ! le meilleur de ma vie est déjà dans mes souvenirs, je suis comme un de ces arbres au feuillage touffu, pleins d’oiseaux, muets à midi, mais qui se réveilleront vers la fin de la journée, et qui, le soir venu, empliront ma vieillesse de battements d’ailes et de chant ; ils l’égaieront ainsi de leur joie, de leurs amours et de leurs rumeurs, jusqu’à ce que la mort touche à son tour l’arbre hospitalier, et que l’arbre en tombant effarouche tous ces bruyants chanteurs, dont chacun ne sera autre chose qu’une des heures de ma vie.
Et voyez comme un seul nom vient de me faire dévier de ma route, et m’a jeté de la réalité dans le rêve. Cet ami, qui m’avait chargé de remettre ce voile est mort depuis. C’était un esprit charmant, un inépuisable et gai conteur, avec lequel j’ai passé bien des soirées chez mademoiselle Mars, autre esprit charmant sur lequel la mort a soufflé aussi, et qui s’est éteint comme se serait éteinte une étoile dans le ciel de ma vie.
Récits fantastiques I - Alexandre Dumas (livre audio) | @ebookaudio
Et voyez comme un seul nom vient de me faire dévier de ma route, et m’a jeté de la réalité dans le rêve. Cet ami, qui m’avait chargé de remettre ce voile est mort depuis. C’était un esprit charmant, un inépuisable et gai conteur, avec lequel j’ai passé bien des soirées chez mademoiselle Mars, autre esprit charmant sur lequel la mort a soufflé aussi, et qui s’est éteint comme se serait éteinte une étoile dans le ciel de ma vie.

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