mardi 22 novembre 2016

Le Domaine d’Arnheim - Edgar Allan Poe (livre audio) | @ebookaudio

Le Domaine d’Arnheim - Edgar Allan Poe (livre audio)Y inclus, gratuitement, "Colloque entre Monos et Una" et "Conversation d'Eiros avec Charmion", du même auteur, en format .epub et .mobi et audio .mp3.
Extrait: Mon jeune ami était, lui aussi, fortement pénétré des mêmes opinions ; et il n’est pas inutile d’observer que le bonheur non interrompu, qui a caractérisé toute sa vie, a été, en grande partie, le résultat d’un système préconçu. Il est positivement évident que, avec moins de cette philosophie instinctive qui, en maint cas, tient si bien lieu d’expérience, M. Ellison se serait vu précipité, par le très-extraordinaire succès de sa vie, dans le tourbillon commun de malheur qui s’ouvre devant tous les hommes merveilleusement dotés par le sort. Mais mon but n’est pas du tout d’écrire un essai sur le bonheur. Les idées de mon ami peuvent être résumées en quelques mots. Il n’admettait que quatre principes, ou, plus strictement, quatre conditions élémentaires de félicité. Celle qu’il considérait comme la principale était (chose étrange à dire !) la simple condition, purement physique, du libre exercice en plein air. « La santé, – disait-il, – qu’on peut obtenir par d’autres moyens est à peine digne de ce nom. » Il citait les voluptés du chasseur de renards, et désignait les cultivateurs de la terre comme les seules gens qui, en tant qu’espèce, pussent être sérieusement considérés comme plus heureux que les autres. La seconde condition était l’amour de la femme. La troisième, la plus difficile à réaliser, était le mépris de toute ambition. La quatrième était l’objet d’une poursuite incessante ; et il affirmait que, les autres choses étant égales, l’étendue du bonheur auquel on peut atteindre était en proportion de la spiritualité de ce quatrième objet.
Ellison fut un homme remarquable par la profusion continue avec laquelle la fortune l’accabla de ses dons. En grâce et en beauté personnelles, il surpassait tous les hommes. Son intelligence était de celles pour qui l’acquisition des connaissances est moins un travail qu’une intuition et une nécessité. Sa famille était une des plus illustres de l’Etat. Sa femme était la plus délicieuse et la plus dévouée des femmes. Ses biens avaient toujours été considérables ; mais, à l’échéance de sa majorité, il se trouva que la destinée avait, en sa faveur, fait un de ces tours bizarres qui stupéfient le milieu social dans lequel ils éclatent, et qui ne manquent guère d’altérer radicalement la constitution morale de ceux qui en sont les objets privilégiés.
Le Domaine d’Arnheim - Edgar Allan Poe (livre audio) | @ebookaudio

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire