samedi 15 octobre 2016

Graziella - Alphonse (de) Lamartine (livre audio) | @ebookaudio

Ce récit évoque le voyage de Lamartine, tout jeune homme, en Italie. Après une étape romaine, il se rend à Naples, où Virieu, un ami d'enfance, le rejoint. Il fait connaissance d'un vieux pêcheur sur la plage de Margellina et, après une promenade en barque où il manque perdre la vie, il rencontre, dans l'île d'Ischia, Graziella, fille du pêcheur. Celle-ci tombe amoureuse de ce Français et refuse Cecco, le parti qui lui était destiné. Elle se réfugie dans l'île de Procida pour entrer au couvent... Ce texte, aussi lumineux que le ciel de Naples, est un hymne d'Amour, amour virginal d'un adolescent et d'une jeune fille dans une nature sublimée. La clarté de l'écriture lamartinienne nous fait retrouver, au travers de cette jolie histoire, l'innocence perdue.
Graziella - Alphonse (de) Lamartine (livre audio) - @ebookaudioExtrait: Connais-tu cette terre où les myrtes fleurissent ?
les monuments encore debout de cette antiquité romaine, dont mes études toutes fraîches avaient rempli ma pensée ; la liberté enfin ; la distance qui jette un prestige sur les choses éloignées ; les aventures, ces accidents certains des longs voyages, que l’imagination jeune prévoit, combine à plaisir et savoure d’avance ; le changement de langue, de visages, de mœurs, qui semble initier l’intelligence à un monde nouveau, tout cela fascinait mon esprit. Je vécus dans un état constant d’ivresse pendant les longs jours d’attente qui précédèrent le départ. Ce délire, renouvelé chaque jour par les magnificences de la nature en Savoie, en Suisse, sur le lac de Genève, sur les glaciers du Simplon, au lac de Côme, à Milan et à Florence, ne retomba qu’à mon retour.
Les affaires qui avaient conduit ma compagne de voyage à Livourne se prolongeant indéfiniment, on parla de me ramener en France sans avoir vu Rome et Naples. C’était m’arracher mon rêve au moment où j’allais le saisir. Je me révoltai intérieurement contre une pareille idée. J’écrivis à mon père pour lui demander l’autorisation de continuer seul mon voyage en Italie, et, sans attendre la réponse, que je n’espérais guère favorable, je résolus de prévenir la désobéissance par le fait. « Si la défense arrive, me disais-je, elle arrivera trop tard. J
e serai réprimandé, mais je serai pardonné ; je reviendrai, mais j’aurai vu. » Je fis la revue de mes finances très-restreintes ; mais je calculai que j’avais un parent de ma mère établi à Naples, et qu’il ne me refuserait pas quelque argent pour le retour. Je partis, une belle nuit, de Livourne, par le courrier de Rome.
J’y passai l’hiver seul dans une petite chambre d’une rue obscure qui débouche sur la place d’Espagne, chez un peintre romain qui me prit en pension dans sa famille. Ma figure, ma jeunesse, mon enthousiasme, mon isolement au milieu d’un pays inconnu, avaient intéressé un de mes compagnons de voyage dans la route de Florence à Rome. Il s’était lié d’une amitié soudaine avec moi. C’était un beau jeune homme à peu près de mon âge. Il paraissait être le fils ou le neveu du fameux chanteur David, alors le premier ténor des théâtres d’Italie. David voyageait aussi avec nous.
Graziella - Alphonse (de) Lamartine (livre audio) | @ebookaudio

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